Sire, bienheureux chartistes en toutes choses nos maîtres, divins bicats, nobles cubes, courageux carrés, mais surtout vous, vils hypo, viles hypotes !!!
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n ce jour béni de l’an de grâce deux mille cinq, qui a vu le sacre de notre bon roy Richard Ier, la vieille & noble tradition chartistique exige que son humble servante, Grande Chroniqueuse en titre, vous pointe du doigt la dure réalité de l’année laborieuse qui vous attend
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’est à moi que revient la tâche aisée de briser vos illusions & de faire voler en éclat vos rêves de gloire & d’oisiveté
« dura traditio chartistica sed chartistica traditio »
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ous avez quitté vos lointaines provinces, poussés par vos naïfs parents qui espéraient en encourageant votre vocation de rat de bibliothèque, pouvoir faire quelque chose de vous ; mais vous regretterez bientôt de ne pas vous être cassé la jambe ce jour-là… vous voilà maintenant arrivé en notre bonne ville de Paris, sedes regni de sa très chartistique Majesté Richard Ier & de sa très douce épouse Marie-Solinette, qui règnent avec bienveillance sur notre Royaume dont vous êtes la piétaille
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ous avez donc tout quitté pour venir étudier en ces murs de la très illustre abbayes Ste Geneviève, espérant y trouver le repos qu’engendre l’extase chartistique ; mais devant ce but ultime, de nombreux obstacles vont se dresser & vous prendrez rapidement conscience de votre misérable condition
| V |
ous irez de révélation en révélation, de déception en déception…NON, votre mention très bien ne vous assurera pas la première place ! NON, l’histoire de la Gaule romaine ne s’apprend pas en lisant Astérix !!! NON, le latin n’est pas une langue morte (& vous le sentirez ô combien vivant !!!)
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l vous faudra dès maintenant vous préparer à la sérénité des Archives de Trifouillis-lez-Oies où vous finirez vos jours hantés par des cours lointains sur la vigne & le vin à l’époque moderne
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ous vous habituerez à la solitude quand, le soir, fourbus après une dure journée de labeur, vous n’aurez pour seule compagnie que ces chers Mots Latins que vous savourerez quinzaine de pages par quinzaine de pages…
| V |
os nouveaux amis auront pour noms Gaffiot, Bailly & Quicherat (1799-1884 pour les ignares), & vos lieux de prédilection CDI ou BSG
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e plus, vous ne vous fierez plus à vos yeux innocents qui craindront bientôt la lumière du jour : vos vénérables professeurs de latin, d’apparence frêle & craintive, vous étonneront par leurs sursauts d’énergie ; de même le portrait cauchemardesque d’Arlette Jouanna vous dévoilera des merveilles insoupçonnables & inépuisables
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e changement sera radical, & vous vous en rendrez compte : Votre grammaire n’aura plus de secret pour vous, Gauvard sera votre nouveau lit de chevet, les temps libres seront bannis de vos agendas & l’envie d’amusements stériles ne vous effleurera même plus l’esprit
« ô Tempora, ô mores !!! »
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ravez enfin dans vos petits neurones spongieux la devise de tout bon sujet du royaume des chartes « labor omnia vincit improbus ! »
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